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Trésor Art Sacré

Collégiale Saint-Jean de Pézenas-Exposition d’art sacré

En préambule, je pense qu’il serait bon d’essayer de donner une explication du mot Trésor (d’église). Ce mot est employé depuis le Moyen Âge pour désigner l’ensemble des objets précieux détenus par une église, très souvent une cathédrale, une basilique ou une collégiale, pour la célébration des offices (ministerium) et l’ornement de l’autel et de l’édifice (ornamentum). On peut donc trouver dans un trésor des reliques, de l’orfèvrerie, des vêtements liturgiques, des tissus, des tapisseries, des statues, des livres. Parfois même on peut y découvrir des curiosités remarquables : un olifant du XIe siècle sculpté dans une défense d’éléphant, dans le trésor de la cathédrale du Puy-en-Velay, une dent de narval conservée depuis la fin du XIIe siècle dans celui de la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges, une corne de rhinocéros transformée au XIIIe siècle en une corne à boire, dans le trésor de l’abbaye de Saint-Denis, une ceinture huronne et une ceinture abénakise offertes à Notre-Dame de Chartes en 1678 et 1700 (1). A l’origine, ces objets n’étaient pas destinés à être vus en permanence mais participaient à la solennité de certaines cérémonies religieuses. Ils pouvaient être vendus, souvent pour en acquérir de plus prestigieux et afin de les protéger, ils étaient conservés dans des chambres fortes appeléesthesaurus, sacrarium ou armorium, dont l’accès était parfois rendu difficile. Ils pouvaient aussi constituer une réserve monétaire…./…

article in extenso ADP L’Ami de Pézenas 111 – décembre 2024 p4-14

Collégiale Saint-Jean de Pézenas- DON au musée-trésor d’un portrait de Monseigneur PAULINIER

Article paru in extenso dans Le Bulletin L’AMI DE PEZENAS 112-2025-03 P15

La famille Maeght, de Pézenas et Béziers, vient de faire don au musée trésor de la collégiale Saint-Jean,d’un portrait de Mgr Justin Paulinier (1815-1881), né et décédé à Pézenas, auquel elle est apparentée.
Justin Paulinier fut tout d’abord curé de Sainte-Ursule à Pézenas en 1855 ; il écrira et publiera en 1860 une intéressante notice sur La dévotion à Notre-Dame de Bethléem « vulgairement » appelée Notre-Dame La Noire, rééditée en 1884 chez Frédéric Richard, imprimeur libraire à Pézenas. Par la suite, il sera nommé curé de Saint-Roch à Montpellier en 1861, deviendra évêque de Grenoble en 1870 puis archevêque de Besançon en 1875. Il reviendra plusieurs fois dans sa ville natale qu’il aimait beaucoup et logera alors chez sa soeur, MadameMazau, qui habitaitplace de la République et où il décédera en 1881.

Ce portrait (71 cm x 59 cm hors cadre), une huile sur toile, est signé et daté de 1875. Il est l’oeuvre d’un peintrelanguedocien, Jean-Pierre Montseret, né à Luc-sur-Orbieu (Aude) le 10 mai 1813, décédé à Montpellier le 23 décembre 1888.

Nous reproduisons ici la notice qui lui est consacrée dans le Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs et architectes du Languedoc- Roussillon (1800-1950) de Jean Lepage, édité en 2008 aux Éditions Singulières : « Peintre de portrait de la bourgeoisie languedocienne, pendant le second Empire. Il s’installe à Montpellier après un voyage en Italie vers 845. Curieusement, il limite ses envois salonniers aux seules expositions de sa ville d’accueil, ignorant les salons importants de Nîmes, d’Avignon et bien sûr de Paris. Il s’aventure timidement dans le paysage languedocien, récréations colorées destinées à égayer un quotidien alimentaire, fait de portraits solennels, austères et jansénistes, représentant magistrats, prélats, propriétaires, professeurs de faculté et autres notables. »

On peut trouver des oeuvres de ce peintre dans les musées d’Aix-en- Provence, de Draguignan, de Montpellier et de Narbonne.


Le musée-trésor de la collégiale possède un autre portrait de Mgr Paulinier, mais de plus grandes dimensions (1,20 m x 83,50 cm hors cadre) ; il est semblable à celui qui est toujours la propriété de l’archevêché de Montpellier et quise trouvait autrefois dans la salle à manger de l’ancien palais épiscopal de Montpellier, situé rue Lallemand, construit en 1912 par le cardinal de Cabrières ; peut-être s’agit-il du « grand portrait » légué par testament à la paroisse Saint-Roch de Montpellier…
Un troisième portrait semblable aux deux précédents mais sur lequel sont peintes en haut et à droite, les armoiriesarchiépiscopales de Mgr Paulinier, se trouve à la maison Saint-Colomban à Luxeuil Les-Bains, située dans le diocèse de Besançon.

Ces trois tableaux ne sont pas signés
mais l’un d’eux a dû servir de modèle pour peindre celui donné par la famille Maeght.
Sur ces quatre tableaux le prélat est représenté de trois quarts, avec une mozette et une calotte de couleur violette, le rabat noir gallican, arborant une croix pectorale ainsi que la croix des chanoines du  chapitre de la cathédrale de
Grenoble.

Sur les tableaux de la collégiale, de l’ancien évêché et de la maison Saint-Colomban, de plus grandes dimensions et non signés, on peut apercevoir le fauteuil à la reine recouvert de velours rouge dans  equel est assis Mgr Paulinier, un livre posé sur un meuble recouvert d’un tapis vert ainsi que le rochet garni de dentelles (exposé dans le musée-trésor) porté sur la soutane violette.
Le tableau donné par la famille Maeght a été accroché dans la salle d’orfèvrerie du musée-trésor de la collégiale Saint-Jean.

Nous adressons nos remerciements à la famille Maeght pour le don de ce portrait d’une personnalité piscénoise honorée dès 1911 par l’attribution de son nom à une place  e sa cité natale (place devant l’église Sainte- Ursule).

Alain Sirventon
Don au musée-trésor
de la collégiale Saint-Jean
PATRIMOINE