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Archéologie – sites

Le gisement préhistorique de « Bois de Riquet »

Un jalon dans les premiers peuplements en Europe de l’Ouest

par Jérôme Ivorra, Laurence Bourguignon, Louis de Weyer

publié avec le concours de l’Office de Tourisme Cap d’Agde Méditerranée, Bureau d’Information touristique de Pézenas

Le site de « Bois de Riquet » (site BDR) est localisé sur la commune de Lézignan-la-Cèbe. Il se situe
dans la carrière d’exploitation de basalte de la CTSO.

Le contexte de la découverte

 

Des découvertes ponctuelles ont émaillé l’histoire de cette carrière. Des témoignages oraux nous indiquent qu’en surface des « éclats de silex » ont été collectés avant que le plateau ne soit détruit.
Lors des phases d’extraction du basalte, des « ossements fossiles », parfois de taille importante, ont été collectés dans les niveaux sédimentaires sous le basalte. Ces vestiges sont perdus dans la mémoire collective. Le signalement direct d’un seul nous a été fait : il s’agit d’une défense de « mammouth » excavée puis pillée avant sa récupération et sa détermination en 1990.

Lors de nos prospections en zones de talutage nous avons nous-mêmes découvert des ossements fragmentaires, hors contexte stratigraphique et des décennies après leur extraction.

Étant hors contexte, ces « objets » ne peuvent être intégrés dans un travail scientifique.

Le site BDR a été découvert au printemps 2008, lors d’une campagne de prospection réalisée suite à des indications portées à notre connaissance par M. Jean Rouvier, de Nizas.

Il avait récolté dans les années 1980 des restes osseux ainsi que des excréments fossilisés (coprolithes).

Ces vestiges avaient été remobilisés par les travaux carriers lors du talutage de sécurisation des fronts de falaises en bordure de la carrière CTSO dans les zones en fin d’exploitation.

Nous savons aujourd’hui, par comparaison des fossiles de M. Rouvier avec ceux du gisement, que sa récolte correspond en fait à un autre contexte.

Tout comme BDR est un reliquat
dégradé par l’exploitation carrière du site initial, l’exploitation a donc détruit d’autres niveaux archéologiques sans que nous soyons en mesure de les localiser.

Initialement dirigé par Jean-Yves-Crochet de 2008 à 2011, le site a été ensuite sous la direction scientifique de Laurence Bourguignon de 2012 à 2019 qui a transmis le flambeau à Louis DeWeyer.

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Article in extenso paru dans le Bulletin ADP Mars 2022 n°100 p11-18