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Portraits d’aujourd’hui – de P à Z

Nicholas POULLIS
aquarelliste

article paru in extenso dans le Bulletin ADP 106 Septembre p16-17

En 2002, Nicholas Poullis alias Nic-Poullis, aquarelliste et illustrateur anglais réputé, quittait les brumes de son pays pour le temps supposé moins gris de l’Occitanie et s‘installait à Pézenas. Posée à la manière d’un décor grec entre vignes et garrigues sous un ciel d’outre-mer légendaire, la petite ville avait-elle titillé ses racines helléniques comme son nom le laisse deviner ? Toujours est-il que la magie des lieux opéra et qu’il se retrouva enchanté par l’architecture vibrante et colorée de la cité qui, selon les heures de la journée passait de l’ocre au doré, du miel au pourpré, du mauve au violet. Dès lors, inspiré, on put l’apercevoir, matin ou soir, chevalet au pied, peignant sur le motif la vie des rues et des marchés, la poésie des places et des fontaines, l’originalité des hôtels particuliers. Une vraie aubaine pour ses collectionneurs publics ou privés qui admiraient sa manière romantique de capter la lumière, ses sujets pittoresques, ses aquarelles fluides et équilibrées et qui allaient bientôt le surnommer « Le peintre de Pézenas »; une appellation d’origine non contrôlée qu’il finit par assumer avec un flegme tout britannique, quand il signa, l’année dernière, l’étiquette de la bouteille éditée en série limitée de la cuvée spéciale de Chardonnay produite par la cave de Bessan et représentant le moulin de Bladier. Il est à noter que la palette de l’artiste nourrie de l’héritage de Paddington, de Turner et des peintres de Barbizon s’est enrichie, au fil du temps, de l’influence de Ken Howard et de David Curtis, peintres anglais contemporains, et s’orne désormais d’images à la fois réalistes et subtilement lyriques que l’aquarelliste a glanées dans ses voyages à l’étranger ou ses promenades aux environs de Pézenas, et dans lesquelles s’entrecroisent des paysages, des marines, des sites et des monuments familiers ou fabuleux.

Il n’y a pas lieu de s’étonner que sa production artistique de dessins et d’aquarelles soit immense, l’artiste ayant commencé à onze ans, d’apprivoiser le crayon, la couleur, la texture, la matière, l’eau et la lumière, sous le regard pertinent de son grand-père et de son oncle, tous deux artistes peintres. À quatorze ans il participait déjà à des expositions avant que ses oeuvres ne brillent aux cimaises du fameux Royal Automobile club de Pall Mall et qu’ il ne remporte quelques années plus tard le « Baker Tilly Award », prix prestigieux décerné par la Royal Watercolour Society .
Aujourd’hui, si certaines de ses créations sont parties enrichir la collection publique de St John’s college à Cambridge ou celle moins connue de l’Office de tourisme de Pézenas, etsi son travail d’aquarelliste l’amène à exposer avec succès partout en Europe, il continue néanmoins à donner des cours d’aquarelles et de dessins, à écrire régulièrement pour le magazine « The Artist » et grâce à son diplôme
d’illustrateur acquis à l’université d’East Anglia, à illustrer des livres pour adultes ou enfants publiés dans les pays anglophones et dont certains évoquent le Languedoc.

Alors n’ayez aucune crainte ! Génial dans son art comme il est modeste dans la vie, celui que d’aucuns appelaient jadis « le peintre grec » n’en a pas pour autant « la grosse tête » : Nick Poullis reste un homme et un artiste qu’on apprécie.

Reine Serrano

 COLETTE ROC boulangère piscénoise, ma cousine

par Suzanne Donnadieu

Elle nous a quittés le 21 février dernier. Il y a dix ans elle avait retrouvé son amour de jeunesse dont certaines circonstances douloureuses et autres caprices amoureux l’avaient séparée. La vie n’est pas toujours tendre, hélas !

La maladie et son départ viennent de trancher définitivement ce qui aurait pu durer dans le bonheur enfin présent. Mon billet pour autant ne veut pas être triste.

Cousines germaines toutes deux (son père Marceau Roc était le jeune frère de ma mère) nous avons grandi ensemble dans un cocon familial aimant.

Nos deux mères : Marie Tessier-Roc pour elle, et Marcelle Roc- Donnadieu pour moi, s’entendaient à merveille. Nous avions des jouets identiques, nos vêtements de même tissu étaient confectionnés par Mme Marc (belle-mère d’André Belzon) avec beaucoup de soin et de goût.

Qu’elles étaient belles les robes en organdi blanc, portées pour accueillir le Président de la République Albert Lebrun venu à Pézenas ! Placées au premier rang, il nous avait touché la main. Quelle fierté ! C’était juste avant la guerre de 40.

D’autres, plus tristes celles-là, à petits carreaux noir et blanc, nous les avons portées aux décès d’Annie et Georgette, nos cousines, premières filles de Louis et André Vacassy.

Notre régal : les jeudis après-midi au grangeot de Mamé Marie et papé Léon à jardiner, cueillir des cerises, des fleurs sauvages et poursuivre les tétards dans le ruisseau de l’Arnet.

Notre plaisir du dimanche : aller au stade Louis Trigit applaudir et encourager tonton Louis, demi de mêlée du stade piscénois.

Notre découverte : l’entrainement sur patins à roulettes entre les corbeilles de pain à la boulangerie de mamé dans les odeurs chaudes du pain frais, près de la porte Faugères.

Tous ces souvenirs sont teintés de joie et de rires. Sans parler des après-midis dans le grenier chez moi au 35 cours Jean-Jaurès (là où se trouve actuellement l’opticien Mathieu), et les jeux improvisés sur le trottoir…/…

(extrait de l’article de Suzanne donnadieu paru au bulletin décembre 2015 – voir article in extenso ci-dessous)

ADP Bulletin 75 décembre 2015 p20-21 Colette ROC par Suzanne Donnadieu

 

 

Yves ROUQUETTE le Poète d’Oc par Nicole Cordesse 07-01-2015

Yves Rouquette est décédé dimanche soir,  4 janvier 2015,  à 78 ans à son domicile de Camarés en Aveyron.

«Cathare né à Sète en 1936, ami du paléolithique Joseph Delteil, défenseur du Larzac, troubadour de la langue d’oc, conteur, traqueur d’insolite, guetteur de merveilleux, fou de gens, fou d’images, fou de lettres, beau parleur, ouvrier du verbe, poète- romancier- nouvelliste- homme de théâtre, littérateur généreux, fils, amant, père, travailleur d’utilité publique – c’est sa définition de l’écrivain – frondeur…et poète avant tout !»

(Auteurs en scène, Les Presses du Languedoc, 2004)

C’est un des plus grands écrivains et poètes occitans d’aujourd’hui qui vient de nous quitter. Yves Rouquette a publié de nombreux ouvrages en occitan et en français. La plupart de ses recueils poétiques sont en version bilingue. Quant il n’écrivait pas en occitan, Yves Rouquette racontait l’Occitanie, son histoire, ses légendes, ses croyances, sa terre, ses villes, ses habitants. La passion de la langue d’oc l’a conduit à traduire en occitan les œuvres d’écrivains tels que Valéry, Rimbaud, ou Proust…, pour « voir sa langue adopter les chefs d’œuvre d’ailleurs ».

Toujours prêt à la défendre, toujours prêt à l’exalter, le poète d’oc était venu parler de cette langue d’oc tant aimée dans le cadre des Rencontres Littéraires en octobre 2004. Avec son enthousiasme et sa drôlerie, dans la Salle Bonnafous sous le charme, il nous en avait fait goûter toutes les saveurs.

« La poésie fait partie de mon existence et c’est pour moi un travail d’utilité collective. C’est aussi un exercice spirituel, quelque chose qui me mène du côté de la prière, de la méditation, de la nuit obscure… La langue d’oc… je l’aime, c’est tout !»

Ayons une pensée pour Marie Rouanet, son épouse, rencontrée récemment lors de sa conférence sur le peintre Jean Hugo au Musée Paul-André Benoit (PAB) d’Alès.

décès de Yves Rouquette – article de Nicole Cordesse 8-01-2015

PAUL SELMER ou les trompettes de la renommée par Reine Serrano

Paul SELMER

Les piscénois en restaient cois: Paul Selmer, l’icône des bals populaires, allait donner le 6 janvier un concert de musique classique dans le  théâtre de Pézenas fraîchement restauré, là où précisément il avait débuté son apprentissage.

-«  Finies alors les fêtes,  les trompettes et les  jupettes ?» se  lamentaient déjà les fans.

La question méritait d’être tranchée. Rendez-vous fut donc pris avec l’étonnant chef d’orchestre osant braver les règles de la bienséance musicale, car dans ce milieu réglé comme du papier à musique, on n’aimait guère le mélange des genres, des portées et des notes.

Elle se rendit donc chez lui, accompagnée de Françoise, l’Amie de Pézenas  à la mémoire digne de Mnémosyne ; à deux, elles perceraient mieux les secrets d’un orchestre s’offrant à la métamorphose.

Paul Balsier, alias Paul Selmer, droit dans sa tête et dans ses bottes, est à l’image de sa réputation d’homme jovial mais tenace et combatif . Difficile alors de l’interrompre quand il se met à  retracer sa vie aspirée par la musique et inspirée, dès son enfance, par des fanfares défilant au parc sans souci. Mais à six ans, impossible d’apprendre à jouer du clairon ou de la trompette ! Depuis belle lurette, l’harmonie municipale dirigée par Louis Carayon avait rendu l’âme . Cependant, impressionné par l’entêtement du gamin et dix de ses  copains, tous curieux de cuivres et de musique, l’ancien fanfaroniste en chef accepte de la ressusciter. Commencent alors dans le vieux théâtre de Pézenas, sous les plâtres qui se délitent et l’embout de l’unique clairon passant de bouche en bouche, des répétitions à haut risque. Et c’est la révélation ! Il sera musicien et non courtier en vin comme le voudrait son père . Ensuite, tout fait boule de neige : la maîtrise du solfège et du trombone à coulisses grâce à Maurice Guérin ; les bœufs entre copains qui mûrissent ; la rencontre avec le blues et la musique de Chris Barber ; la première formation orchestrale s’inspirant du jazz New-Orleans et  dont il devient le chef parce qu’il est le seul dont les parents possèdent un téléphone…. Mais l’aventure tourne à l’échec.…

Orchestre de variétés Paul SELMER

Qu’à cela ne tienne ! A dix-sept ans, la vie est encore devant soi et la ferveur toujours aussi fébrile ! Après une étude de marché digne d’une école de commerce, on se réoriente hardiment, car si la mode est aux chanteurs yéyé, la demande est  très forte en orchestres à danser. Le choix s’impose de lui-même malgré le père de Paul, violoniste à ses heures et conseiller musical avisé, qui doute de la réussite et ne veut pas qu’on associe son nom à la nouvelle formation.

L’orchestre de variété s’appellera donc Selmer du nom de la célèbre marque française de saxophones, clarinettes et becs, laquelle est au saxophone Mark VI ce que Stradivarius est au violon ; quant au prénom, on prendra celui de Paul pour éviter la confusion avec Henri, clarinettiste réputé et fondateur, en 1885, de la Maison Selmer. L’ autorisation de celle-ci est déjà dans la poche et avec elle, l’obligation morale de l’excellence. Le public, qui ne s’en laisse pas facilement compter, adoubera l’orchestre et pendant quarante ans le fera voler de succès en de succès .

Aujourd’hui, l’ensemble régional, qui est passé de sept à vingt-six membres et qui s’est enrichi de danseuses et de chanteurs de qualité, s’est lancé un nouveau défi :

Quatuor Classique Paul SELMER

Faire interpréter les plus beaux airs classiques par les musiciens de l’orchestre dont personne n’a jamais su qu’ils avaient été primés au conservatoire, une manière discrète et généreuse d’honorer leur savoir et leurs médailles.

C’est ainsi que les solistes concernés Patrice Poret, François Diaz, Franck Lopez ou Nicolas Sanchez  peuvent  désormais à leur guise, le maestro dans les coulisses, jouer du Bach ou du Mozart dans les théâtres ou les églises, de quoi donner envie de retourner à la messe..

Mais rassurez-vous les filles ! Le reste de l’année, Paul Selmer continuera à vous faire rêver car avec lui, « jupe froissée «  ou « cheveux décoiffés », vous serez toujours les plus belles pour aller danser . « Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer ! »

   Reine Serrano

 

Christian Sempere

article paru in extenso dans le Bulletin ADP 106 Septembre 2023 p 17

Ayant dépassé l’âge canonique des 80 ans (etnbien que notre confrérie n’ait jamais fixé, comme le droit canon, de règle en matière de charges), après 30 ans de bons et loyaux services, Christian a estimé sage de changer de costume : celui de Lord Clive auquel nous devons notre existence puisqu’il nous a laissé, en 1767 son cuisinier indien, créateur du petit pâté.
S’il nous voit, Lord Clive doit être fier de l’hommage que nous lui rendons à chacune de nos sorties, le vengeant ainsi de bien des turpitudes qu’il eut à subir lors de son retour en Angleterre, après son séjour piscénois.

​Cette fierté est due sans nul doute à la prestance et à la rigueur avec lesquelles Christian endossait depuis 30 ans, le rôle du noble britannique. Ouvrant nos cortèges à travers la ville, il imposait la marque de nos racines cosmopolites ainsi que notre ancienneté pluricentenaire. Il le faisait avec dignité mais aussi distance, sans trop prendre au sérieux son rôle de composition. Ce qui est bien dans l’esprit de la Confrérie tout entière. Il contribua ainsi à resserrer les liens avec Market Drayton et à consolider le jumelage entre nos deux villes. Il faut dire qu’il s’y connaissait dans tout ce qui touche au spectacle en général et aux festivités en particulier. Christian a, durant 25 ans, présidé la Mirondela Dels Arts, pionnière de l’animation estivale dans les villes patrimoniales du Languedoc. Il a
également présidé durant 6 ans notre association : Les Amis de Pézenas.

C’est donc une véritable dette que nous devons à Christian Sempéré et notre reconnaissance est sans doute grandie par son abnégation et la noblesse de sa décision. Tout en la regrettant, l’image qu’il a ainsi construite s’imposera pour l’avenir.

Paul Alliès

FRANCOIS SIFFRE  faïencier stylé du « Vieux Montpellier » par Reine Serrano

  

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JEAN SIMON, décorateur et tapissier

par Reine Serrano

article paru dans le Bulletin ADP Septembre 2022 N°102 p16-17

Comme si elle voulait nous inciter à ne pas oublier le « fabuleux destin » de Jean- Baptiste Poquelin, la ville de Pézenas dans laquelle la saillie de Pagnol a fait naître Molière, abrite encore, outre des Scapins et des comédiens, un, ou peut-être, deux tapissiers très stylés.

Après avoir foulé avec perplexité les empreintes de pied starisées du « Walk of fame » piscénois, je me suis donc retrouvée en haut du Cours, à quelques encablures du théâtre, à interroger Jean Simon, l’un de ces derniers Mohicans.

Derrière la baie vitrée de son atelier, le nez dans la poussière et les miasmes antiques, notre artisan piscénois est en train de désosser une chaise d’époque. Un moment sans grande volupté, qui expliquerait, selon lui, les réticences à choisir le métier de tapissier : « Il existe chez les jeunes d’aujourd’hui », ironise-t-il, une répulsion spontanée à l’idée de devoir se salir les mains », puis de rajouter, en riant, qu’il y a dans ce travail des surprises beaucoup moins ragoutantes comme ce nez à nez inopiné avec la gent souricoise un jour qu’il restaurait une banquette du musée.

Cependant, pour Jean Simon qui se destinait à la cuisine, devenir tapissier et décorateur s’est révélé la plus gratifiante et la plus diversifiée des activités, et un des chemins le conduisant à une
forme de créativité et de liberté !

Au travers de ce que nous conte pudiquement JeanSimon, on comprend aisément qu’on puisse être fier de redonner du peps à une demeure avec des rideaux et des moustiquaires ; de rendre sa jeunesse à un vieux sofa , sa fraîcheur à une bergère, son aura à une madone après avoir choisi avec minutie la cotonnade, la soie, la laine ou le cuir adéquats ; de légitimement s’honorer, d’avoir participé à la restauration des petits meubles de Pie VII à Pézenas ou de ceux du château Laurens en Agde ; d’ailleurs, quel machou, autre que lui, pourrait-il se vanter d’avoir rénové avec faste la robe du Poulain, animal mythique et totémique de
Pézenas , ce qui lui valut en 2019 la médaille de la ville?

Chaque jour qui passe, Jean bénit donc son père, disparu depuis peu, lui-même tapissier, de l’avoir initié aux exigences et à la pratique traditionnelle du métier et de lui voir transmis cette valeur qui semble être tombée aux oubliettes, le respect du travail soigné.
Il se prénommait Pierre et descendait d’une famille connue de bourreliers et de selliers de Saint- Chinian. En 1961, il avait repris, l’entreprise d’un vieux matelassier de Pézenas et assura toute sa vie et avecbonhomie sa réputation d’homme sérieux et travailleur.

C’est donc naturellement sur «cette pierre » que Jean, à son tour, allait bâtir son avenir et entamait brillamment en 1992 sa renommée d’excellent artisan.

Reine Serrano

 

KINAN TAFISH , tisserand d’Art

par Reine Serrano

« Au commencement du premier déconfinement, il se tenait devant l’Hôtel des Barons Lacoste à guetter le chaland, mais il accepta de répondre à mes questions, et me guida courtoisement à l’intérieur du bâtiment jusqu’à son atelier-boutique fourré de damassés, de brocarts au fil doré ou argenté, de foulards, de cravates, de robes et de gilets élégamment façonnés par sa couturière attitrée. Une vraie caverne d’Alibaba pour les amoureux de la soie et les « fashionistas » que Tafish Kinan, tisserand d’art créatif, théâtralise à souhaits. Ce jour-là, il avait mis en scène la mélancolie d’un patio arabo ou turco-andalou à l’aide d’un simple banc, de quelques plantes, d’une fontaine murmurante et d’un pigeon roucoulant. Le lendemain, sous un festival gai et sonore, il surprenait autrement le visiteur avec un fatras multicolore de soieries indiennes, turques ou syriennes débordant des vasques, des casiers et des portants ; d’étranges et fluides silhouettes féminines flottant dans l’air et drapées de voilages blancs, de tableaux miniatures illuminant les murs et composés avec leschutes de ses tissus précieux et chatoyants « 

 

ADP-96-2021-03p23 KINAN TAFISH , tisserand d’art par Reine Serrano