Sites Moliéresques
Pézenas, Sites moliéresques
(d’après le catalogue de l’exposition de 2009- texte de Claude Alberge, Francis Médina et Alain Sirventon)
Pendant 13 ans, de 1645 à 1658, les comédiens vont mener une vie itinérante à la recherche de public et de protecteurs.
Avec difficulté, on a essayé de retracer leur périple en Languedoc à travers les documents administratifs (autorisation de jouer, pièces comptables dont deux quittances du 17 décembre 1650 et du 24 février 1656, découvertes dans les archives des Etats du languedoc, actes de baptème, mariage ou ensevelissements).
Au XIXème siècle , la tradition impose peu à peu une géographie moliéresque de la ville
PLAN DE VISITE DE LA VILLE HISTORIQUE DE PEZENAS
La boutique du Barbier Gely – Place Gambetta
La traditiion place la boutique du barbier Gely, sur le marché au bled,
(aujourd’hui place Gambetta), où se trouvait la boutique de François Astruc , marchand de grains, propriétaire du fauteuil au milieu du XIXème siècle.
Le Jeu de paume
Quand les comédiens ne représentaient pas dans le particulier, ils donnaient la farce au bon peuple sur les places ou dans les jeux de paume.
Celui de Pézenas accueillit sans doute la troupe de Molière.
Il avait été construit par Jean landes au début du XVIIème, à l’invitation du Duc de Montmorency qui avait donné 1000 livres pour cela. car il n’est pas de bonne ville sans son jeu de paume qui accueillait généralement les troupes de comédiens ambulants. aujourd’hui disparu, seule une plaque de marbre placée par Les Amis de Pézenas en marque encore l’emplacement
L’Hostellerie du Bât d’Argent 42-44 rue Conti
C’est à l‘hostellerie du Bât d’Argent, située à l’extrémité de la rue Conti, près de la grande route royale, que l’on place la rencontre entre Molière et d’Assoucy.
Ce musicien poète pique-assiette qui avait rencontré la troupe à Lyon et l’avait accompagnée jusque là pour vivre à ses crochets.
L’Hôtel du Prince de Conti, 30, rue Conti
Armand de Bourbon Prince de Conti, frère du Grand Condé et de la duchesse de Longueville,cousin du roi Louis XIV, s’installe à Pézenas en 1653 au château de la Grange des Prés, hérité de sa mère Charlotte de Montmorency.
Il y accueille Molière et sa troupe dont il devient le protecteur.
Trois ans plus tard, malade, inquiet du salut de son âme, il se tourne vers la religion et renvoie les comédiens.
L’hôtel aurait été le cadre d’une représentation donnée par le grand acteur et sa troupe durant l’hiver 1655-165
Hôtel d’Alfonce, 32 rue de Conti 34120 Pézenas
L’hôtel a été construit entre 1590 et 1603 par Jean de Plantade, capitaine-châtelain de Pézenas.
Diane de Plantade en a la propriété de 1614 et 1658 et poursuit les travaux.
L’hôtel est également dénommé « ancien théâtre de Molière ».
Molière y joue avec sa troupe entre 1650 et 1655. La première du Médecin volant y aurait notamment été donnée le 9 novembre 1655 alors que l’hôtel est habité par le prince de Conti pendant la session des États du Languedoc de 1655-1656
Un porche simple permet l’accès depuis la rue. Quatre corps de bâtiment sont répartis autour de deux cours et d’un jardin.
Dans la galerie couverte en loggia de la cour d’entrée, cinq colonnes torses monolithes à chapiteaux corinthiens soutiennent un toit en pente douce.
La cour sur jardin possède une galerie haute sur portique à trois niveaux d’arcades. Un escalier à limon hélicoïdal dessert les différents étages de la loggia à partir de la cour.
Raymond d’Alfonse, baron de Clairac et d’Entraygues, grand prévôt de Guyenne, devient propriétaire en 1658 et donne le nom à l’hôtel. Achard Rousseau de la Valette, écuyer, conseiller du roi, futur maire perpétuel de Pézenas rachète l’hôtel dix ans plus tard.
Il est classé au titre des monuments historiques en 1944
La Collégiale Saint Jean – rue des Chevaliers Saint-Jean
« Les registres de la Collégiale Saint Jean renferment quelques actes concernant le passage des comédiens italiens en 1640, et français en 1645.
Ils séjournent à Pézenas pour le divertissement d’Henri de Bourbon, héritier des Montmorency à la Grange des Prés et père d’Armand de Bourbon, prince de Conti qui , en accueillant Molière, ne fera que suivre une tradition bien établie dans la famille.
On peut retrouver des actes de baptême d’un fils de Pierre Réveillon comédien de la troupe, ou encore de décès de ce même Pierre Réveillon »
La Grange des Prés – route de Montpellier
Dans ses mémoires, Daniel de Cosnac raconte comment Molière et sa troupe furent accueillis en Août 1653 à la Grange des Prés, résidence d’Armand de Bourbon, Prince de Conti qui deviendra pour trois années le protecteur des comédiens.
Son mariage avec la nièce du Cardinal de Mazarin et sa « conversion » en 1656 sous l’influence du clergé et du jansénisme lui fit retirer ce patronage.
Molière et ses amis se placèrent alors sous la protection de Monsieur, frère du roi , qui les introduisit à la cour de Louis XIV en 1658
Le Théâtre de Pézenas, 7 Rue Henri Reboul
Jusqu’au début du XIX ème siècle, la ville ne dispose pas de salle de spectacle.
Au temps de Molière, il existe une chapelle qui a été construit au début du XVII ème siècle pour les besoins de la Confrérie des Pénitents noirs.
Vendue comme bien national à la Révolution, elle est transformée en théâtre par une société privée.
Achetée par la ville en 1857, elle subit diverses modifications tout en conservant la structure d’ensemble, notamment son voûtement et la façade de l’ancienne chapelle.
Pendant tout le XIX ème siècle et au début du XX ème, elle accueille une troupe saisonnière et les représentations exceptionnelles de la Comédie-Française de 18893, 18978, et 1922 .
Elle abrita la cérémonie du Cinquantenaire du Monument Molière de Pézenas avec Marcel Pagnol qui y prononça en 1947 cette phrase célèbre : « Si Jean-Baptiste Poquelin est né à paris, Molière est né à Pézenas » –
A la fin de cette même année 1947, le théâtre est fermé pour raison de sécurité.
Après de longues années de sommeil, le voici en Mai 2012, réhabilité, magnifiquement rénové, grâce à la coopération de l’Etat, de la Région, et de la Communauté d’Agglomération associés à la Ville de Pézenas, c’est un nouveau joyau culturel qui s’ajoute au patrimoine de la ville, il permet enfin pouvoir faire revivre le souvenir de Molière qui fit ses débuts à Pézenas.