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Autres bâtiments

SAUVEGARDE DU PATRIMOINE  

Rue Alfred Sabatier

Une belle restauration architecturale sur un immeuble rue Alfred Sabatier

 

Félicitations à Mme et Mr Davy pour ce travail confié au grand savoir-faire du sculpteur sur pierres Bruno Mendola. La restauration de ce bel encadrement de porte nous permet de poser un nouveau regard sur cette élégante façade du XVIIIème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

SAUVEGARDE DU PATRIMOINE  

Rue Victor Hugo

 Chapelle des pénitents

La chapelle des pénitents de la rue Victor Hugo enfin ouverte au public.
Réservé à l’atelier de René Grégonia, aujourd’hui disparu, l’édifice, qui abrite une exposition des oeuvres de Jean-Paul Combettes, est réouvert au public .
Denis Nepipvoda, historien de l’art, nous en fait l’historique et une présentation détaillée :

 ADP N°71 DECEMBRE 2014 P10-16 Les pénitents gris (1ère partie par Denis Nepipvoda)

ADP N°72 MARS 2015 P16-19 Les pénitents gris (2ème partie par Denis Nepipvoda)

 

 

SAUVEGARDE DU PATRIMOINE  

 Les Chapelles privées de Pézenas 

par Alain Sirventon   (ADP décembre 2021 N°99 p4-17)

Il existe encore à Pézenas diverses chapelles privées mais elles ont tendance à êtredésacralisées, parfois même à disparaître complètement, c’est pour cela qu’il nous a paru intéressant d’en faire un inventaire en cette première moitié du XXIe siècle.
Qu’est-ce qu’une chapelle privée1 ? C’est la plupart du temps un édifice de petite dimension et selon le code de droit canonique de 1983 (canons 1226 et 1223), un « lieu destiné au culte divin, avec la permission de l’Ordinaire du lieu (1), pour la commodité d’une ou plusieurs personnes physiques1».

Une autorisation de l’évêque du lieu (canon 1228) permet sous certaines conditions d’y célébrer la messe. Cette autorisation, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, devait être renouvelée tous les trois ans. Dans le cas d’une communauté religieuse, d’un établissement (hospitalier, d’enseignement…), d’une confrérie, ledit code emploie le mot «1oratoire1».

La commune de Pézenas compte actuellement sept chapelles privées situées dans des domaines dont
les demeures seront souvent appelées châteaux à la fin du XIXe siècle après leur «1castellisation1»1;

 

c’étaient à l’origine des métairies ou granges qui deviendront plus tard des maisons des champs
Larzac, Saint-Julien, Montpezat, Roquelune, Le Parc) et parfois des châteaux (Loubatières, La
Grange-des-Prés). Il faut y ajouter une église devenue chapelle (Saint-Jean-de-Bébian) ainsi que la chapelle d’un ancien ermitage (Saint- Siméon).
En outre, huit chapelles situées en ville ont été désaffectées au cours du XXe siècle1 : trois de
communautés religieuses (Ursulines, Filles de la Charité, Soeurs de Notre-Dame-Auxiliatrice), une de confrérie (Pénitents Trinitaires et de Saint- Louis), une d’un établissement d’enseignement (collège) ainsi que trois chapelles à l’usage de particuliers (maison Fesquet, hôtel Malibran, château de Pézenas). Une dernière chapelle (Maison consulaire), désaffectée après la Révolution, a été restaurée à la fin du XXe siècle.
Nous allons donc inventorier ces dix-huit chapelles en les décrivant sommairement et en donnant un bref historique. Les sept chapelles privées de ces domaines ou châteaux ont été construites à diverses époques, la
plus ancienne au XIIIe siècle, c’était alors une église, la plus récente au tout début du XXe siècle, mais la plupart l’ont été au cours du XIXe siècle. Elles étaient le reflet de la piété mais aussi de la prospérité de ceux qui les ont édifiées. Certainesont été construites à l’extérieur du bâtiment principal mais d’autres à l’intérieur et généralement elles étaient équipées des linges, vêtements liturgiques et vases sacrés permettant de célébrer la messe. Deux de ces chapelles (Larzac, Montpezat) possèdent un «1autel privilégié1» (2)…/…

article in extenso dans le Bulletin ADP décembre 2021 N°99 p4-17

SAUVEGARDE DU PATRIMOINE  

Place Poncet

 Découverte d’une galerie souterraine à Pézenas

Souterrain, aqueduc, ou tout-à-l’égout ?

par Paul Ivorra

Fin décembre 2021 une galerie souterraine a été mise au jour, place Poncet, lors de travaux concernant la rénovation du réseau d’adduction d’eau de notre cité. Cette galerie voûtée descendant de la Faissine et empruntant l’emplacement des anciens fossés, nous avons pu la parcourir en direction de la place Bonnet. Les dimensions sont les suivantes : hauteur 1,4 mètre, largeur 1 mètre ; la pierre utilisée, le calcaire, parsemé çà et là d’éléments de basalte. Étant données ces caractéristiques, il ne pouvait s’agir de « l’aqueduc des fontaines de la ville » qui conduisait les eaux depuis le début du XVe siècle (1408) si l’on se réfère à Poncet, depuis les sources du lieu-dit « La Mère des fontaines » situé sur la commune de Tourbes jusqu’à Pézenas.

Cette mise au jour est importante en ce qui concerne l’histoire de notre vieille cité. En effet, si la ville avait besoin d’eau elle avait aussi besoin d’un réseau d’évacuation de ses eaux usées et de divers liquides issus de ses activités artisanales et autres. C’est alors que nous revint en mémoire le fameux plan des fortifications que nous a légué l’ingénieur d’Arles de Chamberlain, qui est daté du milieu du XVIIIe siècle d’après les archives municipales.
L’intérêt de ce plan est de nous révéler les tracés de ces galeries dont la fonction était de conduire les eaux usées et divers rejets liquides vers « La rivière ». D’autres plans plus détaillés nous révèlent un autre système de galeries à partir de la « nouvelle porte Faugères » c’est-à-dire entre la place Ledru-Rollin et la place Frédéric-Mistral.
Nous avons pu visiter ce réseau il y a plusieurs années. Descendant des « bassins de la ville », avenue Gabriel-Mazel, récupérant au passage les eaux du château, il conduisait ces liquides tout droit vers Peyne. Ces galeries étaient destinées à prolonger les anciensaqueducs dont les tracés figurent sur les plans.

Revenons au plan d’Arles de Chamberlain. Au milieu du XVIIe siècle il était urgent de faire « écouler les eaux croupissantes des fossés qui occasionnent les mauvaises odeurs et procurent les maladies ».

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article paru in extenso sans le Bulletin ADP Mars 2022 n°100 p7-10

 

 

Les souterrains de Pézenas

 

par Paul Ivorra

 

article paru in  extenso dans le Bulletin ADP Décembre 2022 N°103 p8-15

La mise à jour d’une nouvelle galerie souterraine à l’occasion de travaux fin décembre 2021 place Poncet, a relancé la curiosité des piscénois pour leur patrimoine enfoui.

Les « souterrains » de Pézenas ont toujours suscité un vif intérêt auprès de nos contemporains : aqueducs, souterrains, catacombes, grottes…
Ces lieux enterrés portent une part d’inconnu et de mystères et font resurgir lors de leur découverte, des fantasmes, des souvenirs de jeunesse, des explications plus ou moins fantaisistes.
Les souvenirs de jeunesse, lorsqu’ils sont lointains, véhiculent une part d’imaginaire, d’exagération :

« je me souviens quand j’étais jeune qu’à la mère des fontaines il y avait une salle aussi grande que l’église Sainte-Ursule ! ».
Ou bien le classique du genre : « L’été on allait à la Grange-des-Prés en empruntant une galerie qui partait du Tribunal de commerce. On s’éclairait avec des bougies… ».

Mais que cela soit vrai ou faux, exagéré, repris dans certains écrits qui nous viennent de Poncet,
du chanoine Delouvrier ou d’Albert-Paul Alliès, peu importe ! Le patrimoine souterrain est toujours teinté d’imaginaire.
Évoquant les premiers citoyens de Pézenas, Pierre-Paul Poncet n’écrit-il pas : « Par tradition, de père en fils, que nous tenons les uns des autres, c’est que ceux qui y habitèrent les premiers étaient des cardeurs de laine … » (Tradition vivante).
Lorsqu’il évoque les souterrains du château, Poncet écrit : « On prétend qu’il y en a un qui communique avec la Grange-des-Prés ».

Importance de la tradition et de la mémoire des anciens, les sénateurs !

Rappelons quelques dates.

Evoquant les fontaines de la ville Poncet écrit : « Nos habitants, attentifs au bien public, supplièrent Charles VI, roi de France et seigneur de notre ville, le 28 septembre 1408, de leur accorder de faire construire des fontaines. Sa majesté le leur promit, étant à Paris. Dès que nos concitoyens eurent ce privilège, ils firent conduire de plus d’une lieue les eaux d’une source pour l’utilité publique et firent construire trois magnifiques fontaines ». Fontaines desservies par un aqueduc

C’est la seule date et la plus ancienne que nous possédions concernant la construction de l’aqueduc de Pézenas telle qu’elle est rapportée par Pierre-Paul Poncet (Histoire de la Ville de Pézenas, des origines à 1733), écrits restitués sous la plume de Claude Alberge.

À partir de là plusieurs dates jalonnent l’histoire de ces galeries.

Le chanoine Delouvrier (Histoire de Pézenas et de ses environs) raconte l’épisode du père Issac, ermite de Saint-Siméon, qui entre 1652 et 1654, se porta volontaire pour nettoyer les galeries de l’aqueduc et obtint en contrepartie le droit d’établir un ermitage à Saint-Siméon et d’exercer le droit de besace qui lui permettait d’aller quémander de la nourriture auprès des habitants de la cité.

Une autre date : rue Henri-Reboul, au-dessus d’une porte en fer qui permet d’accéder à l’une des galeries souterraines, une plaque en latin date de 1739 la fin des travaux de réfection de l’aqueduc et la remise en eau des fontaines de la ville.

Le 31 aout 1776, un rapport du géographe et architecte Villacroze traite de la « Dizette en eau des fontaines de Pézenas et de la façon d’obvier à cet inconvénient ». Suivent divers plans très instructifs sur le système d’approvisionnement en eau de la ville et sur les évacuations des trop
pleins et eaux usées.

La nouveauté par rapport aux publications précédentes, c’est la mise au jour de ces galeries souterraines bâties qui préfigurent nos actuels réseaux de tout-à-l’égout. Le plan de l’enceinte de la ville et du château de Pézenas, ci-dessus est essentiel pour la compréhension des problèmes liés à l’évacuation des eaux usées en dehors de l’enceinte « à la moderne ». Longtemps on a rejeté ces eaux dans les fossés, le souci de l’ingénieur d’Arles de Chamberlain est de drainer ces eaux depuis les fossés vers la rivière, c’est-à-dire Peyne.

Ces galeries étaient destinées à drainer les eaux des fossés qui allaient de la tour de Peyrat jusqu’au bastion de La Cauquille et de ceux qui allaient du bastion de La Nicole au bastion de La Cauquille en passant par le bastion des Glacières. On observe sur ce plan des projets de galeries nouvelles et des galeries plus anciennes aboutissant à Peyne, notamment un aqueduc ancien qui traverse le Pré et « qu’il faut démolir ».
Une galerie nouvelle est projetée traversant les terres de Me de Malavielle et longeant le cimetière Saint-Pierre pour aller rejeter les eaux dans la rivière Peyne.

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Souvenir piscénois

à propos d’une maison de plaisance

Jardin Parado-Michel

 

par Alain Sirventon

 

article paru in extenso dans le Bulletinn ADP Septembre2022 N°102 p18-1

 

Il existe toujours aux portes de la ville, un jardin d’agrément rattaché à une construction à usage d’habitation possédant une terrasse sur son toit, des dépendances et un puits à roue, le tout pouvant être considéré comme une folie piscénoise, sans comparaison bien entendu, avec les élégantes folies montpelliéraines mais constituant néanmoins une véritable maison de plaisance de l’Ancien Régime.

Connu sous la dénomination de « Jardin Parado-Michel », cet ensemble immobilier non dénué de charme, édifié hors les murs vraisemblablement dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, comporte une petite maison d’habitation très simple, avec au-dessus de portes-fenêtres, deux mascarons représentant une tête d’homme et une tête de femme se faisant de l’oeil.

Comme dans les plus grands domaines, une serre-orangerie toujours enplace, abritait durant la période hivernale, outre les plantes exotiques craignant le gel, de très nombreux vases d’Anduze et de Saint-Jean-de- Fos contenant les orangers, citronniers et autres agrumes qui ornaient les allées du jardin au printemps et en été.

Dans cette serre-orangeriese trouvait une intéressante fabrique de treillage de bois avec une niche centrale ; celleci était occupée par une statue de pierre représentant une Vénus callipyge pudiquement revêtue d’un drapé de plâtre au XIXe siècle.

Un bassin circulaire central avec un jet d’eau au milieu et une suite de quatre statues de pierre figurant

Les Quatre Saisons complétaient cet ensemble dont le jardin où régnait la symétrie, était jusque dans les années 80, orné de divers arbres, arbustes, parterres de fleurs et de nombreux buis, lauriers et ifs taillés selon l’art topiaire.

 

 

À ma connaissance, ces statues datant du XVIIIe siècle, étaient les seules qui subsistaient encore à Pézenas dans un jardin d’agrément ou dans un parc.

Ce jardin appartenait autrefois à une amie de ma mère et je me souviens l’y avoir accompagnée enfant, à l’occasion d’un thé auquel elle avait été conviée par la propriétaire.

De cette visite, je garde le souvenir d’un excellent « japonais » dégusté dans la serreorangerie, acheté bien entendu rue Saint-Jean, chez le célèbre pâtissier piscénois Abrachy dont c’était la spécialité. Cette personne ne résidait pas au jardin où elle se rendait presque journellement mais dans sa maison de ville.Elle l’entretenait néanmoins avec amour et passion et avait l’habitude à la belle saison, de recevoir ses amies dans la serre-orangerie pour le thé.

Bien des années plus tard, je revins dans ce jardin pour le visiter plus en détail et la propriétaire, voyant mon intérêt pour ce lieu, me le fit découvrir et me conta son histoire car il était dans sa famille depuis longtemps. Avant de nous quitter, elle me remit pour ma mère, un bouquet de fleurs cueilli par ses soins et me demanda si je souhaitais qu’elle ajoutât de « l’herbe royale ». Je lui demandais alors ce qu’était cette « herbe royale » ; après me l’avoir désignée le long d’un mur de clôture, elle me raconta son histoire.

Au début des années 50, on sonna à la porte d’entrée de sa maison de ville ; elle alla ouvrir et se trouva face à un chauffeur de maître. Ce dernier lui demanda si elle était bien la propriétaire d’un jardin où se trouveraient des statues anciennes représentant Les Quatre Saisons et dans l’affirmative, s’il serait possible de les voir. Apercevant la voiture garée devant sa porte et dans laquelle se trouvaient deux dames, elle répondit favorablement à la demande ; elle donna alors rendez-vous à ses visiteurs au jardin et après avoir indiqué le chemin, s’y rendit elle-même à pied par un raccourci à travers le pont des Calquières hautes et un passage privé, et ce malgré la proposition qui lui avait été faite de la conduire en voiture.
Arrivée avant ses visiteurs, elle accueillit les deux dames auxquelles elle fit les honneurs de son jardin ; au cours de la visite, elle entendit l’une d’elles s’adresser à l’autre en lui disant à plusieurs reprises « votre majesté ».
Très étonnée et intriguée, elle se permit de demander en aparté à cette dame, certainement une dame de compagnie, qui donc était cette personne entourée de tant d’égards et à laquelle on s’adressait avec beaucoup de déférence ; toujours en aparté, elle lui répondit qu’il s’agissait de la reine Hélène d’Italie, veuve de Victor-Emmanuel III, empereur d’Ethiopie, roi d’Italie et d’Albanie. La reine Hélène résidait depuis 1950 à Montpellier où elle était venue se faire soigner par le professeur Paul Lamarque. Elle se plaira beaucoup dans notre région et dans cette ville où elle décèdera le 28 novembre 1952.

Inhumée au cimetière Saint-Lazare, elle y reposera pendant 65 ans avant le transfert de son corps en décembre 2017 en Italie, au sanctuaire de Vicoforte.

À la fin de la visite et après qu’il lui fut demandé s’il serait possible d’acquérir les quatre statues, la
propriétaire, ayant répondu par la négative, offrit à la reine Hélène un bouquet de fleurs de son jardin.
Cette dernière demanda si l’on pourrait joindre au bouquet, quelques brins d’une plante herbacée assez décorative qu’elle avait repérée dans l’allée conduisant au portail d’entrée, ce qui fut immédiatement fait. La reine Hélène remercia chaleureusement son hôte pour son accueil puis s’en retourna à Montpellier. En souvenir de cetteroyale visiteuse, cette plante fut désormais appelée
par cette charmante dame, « l’herbe royale ».
Depuis cette époque « l’herbe royale » ornait très souvent les bouquets de fleurs du jardin qu’elle
offrait à ses amis.

J’ignore comment la reine Hélène avait eu connaissance de l’existence de ces statues alors peu connues du grand public, se trouvant qui plus est, dans une propriété privée peu fréquentée.
Voilà donc une petite histoire piscénoise qui a permis d’évoquer quelque peu, la douceur de vivre
dans notre cité et la visite incognito à Pézenas il y
a plus de 70 ans, d’une reine en exil.

Alain Sirventon