Molière
« A propos de spectacle et de Pézenas je n’oublierai pas de dire que c’est ici que notre grand, notre immortel Molière a fait ses premiers essais dramatiques. Il a recueilli à Pézenas même bon nombre des traits de caractère disséminés dans plusieurs de ses chefs d’œuvre. Dans ce temps là, les boutiques des barbiers étaient comme ont été depuis les cabarets, comme sont aujourd’hui les cafés, le rendez-vous des oisifs, des politiques, des originaux du pays et le foyer de la chronique scandaleuse. Molière, pendant son séjour à Pézenas, se rendait régulièrement chez le barbier en vogue, nommé Gély ; là, il avait coutume de s’asseoir dans un fauteuil qui restait vide lorsqu’il ne venait pas à l’assemblée ; ce précieux fauteuil a passé, par droit d’héritage, aux successeurs de Gély, il est maintenant entre les mains de M. Astruc, docteur en chirurgie. »
De Jouy. L’hermite en province ou observations sur les mœurs et usages des Français au commencement du XIXe siècle. Pillet ainé, imprimeur-libraire, rue Christine, n° 5. Paris 1819.